Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

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Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


La politique pétrolière est un scandale plus grand que l’affaire Chakib Khelil, selon un économiste source Le Maghreb emergent

Publié par The Algerian Speaker sur 2 Mars 2013, 13:23pm

Catégories : #TCHIPA (Corruption) - srika et tutti quanti

La gestion du secteur des hydrocarbures par M. Chakib Khelil est fortement décriée en Algérie. Mais au-delà, M. Amor Khelif, professeur d’économie à l’université d’Alger, s’en prend au "système de décision", et à l’absence de fonctionnement institutionnel, qui ont provoqué de telles dérives. Il critique également la nouvelle loi sur les hydrocarbures, qui a introduit un système d’imposition "opaque".

 

 

 

Amor Khelif ne connait pas les demi-mesures. Pour ce professeur d’économie à l’université d’Alger, et chercheur au CREAD (centre de recherches en économie appliquée), la politique pétrolière de l’Algérie est un scandale de plus grande ampleur que l’affaire de corruption dans laquelle serait impliqué l’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil. "Les scandales actuels, ce n’est rien du tout à côté de la politique pétrolière" de l’Algérie, a-t-il déclaré lors d’une conférence à l’école de journalisme d’Alger. Affirmant que "le système de prise de décision est en cause", M. Amor Khelif, qui a également été conseiller au ministère de l’Energie et expert auprès de l’Observatoire méditerranéen de l’Energie (OME), énumère les échecs successifs de la politique pétrolière algérienne, en rappelant les objectifs fondamentaux énoncés à chaque étape. L’exploitation des hydrocarbures avait pour finalité d’assurer le financement de l’économie nationale, et de garantir l’approvisionnement du pays en énergie, pour arriver à terme à se passer précisément des hydrocarbures. Or, rappelle-t-il, "en 1970, les hydrocarbures fournissaient 32% du PIB et 50% des exportations de l’Algérie. Après 800 milliards de dollars cumulés, on en est à 98% des exportations et 50% du PIB", rappelle-t-il, affirmant que c’est un "niveau élevé et dangereux".

 

L’échec est aussi institutionnel et législatif. "Le Conseil national de l’énergie ne s’est pas réuni depuis douze ans", a-t-il rappelé, alors que "la compétence de Sonatrach est quasi nulle". Même l’université est restée en dehors de cette évolution. L’Algérie forme des techniciens, mais "il n’y a pas un seul module sur l’économie pétrolière à l’université algérienne". Cette absence de politique a débouché sur des déperditions énormes, et la recherche de voies les plus faciles. "A chaque crise, on convoque Hassi Messaoud et Hassi R’Mel pour augmenter la production", dit-il. Une telle démarche exonère les pouvoirs de chercher de vraies solutions aux problèmes du pays, selon M. Amor, aux yeux de qui la seule période où il y a une politique nationale en la matière, c’est celle des années 1980. Les institutions de cette époque pouvaient être contestées, mais elles ont débattu de la question, et défini une politique. "La décision était alors interne à Algérie, même si elle était critiquable", a-t-il dit.

Le poids des compagnies étrangères

A l’inverse, Amor Khelif affirme brutalement que les lois de 2005 et celle de 2013 "ont été imposées par les compagnies pétrolières". Celles-ci veulent revenir au schéma similaire qui était en vigueur avant 1971, lorsqu’elles "décidaient du niveau de production et des prix". L’orateur ne voit pas de différence fondamentale entre la loi de 2005 et celle de l’actuel ministre de l’Energie, Youcef Yousfi. "La loi de2005 a été abrogée, mais son esprit demeure", a-t-il affirmé. Selon lui, dans la nouvelle loi, "les compagnies étrangères ont le droit d’investir librement, et en cas de découverte, elles sollicitent Sonatrach pour lui accorder 30%". Dans ce cas de figure, "Sonatrach doit se prononcer en quinze jours", ce qui risque d’aggraver une situation déjà compliquée : "Actuellement, Sonatrach ne produit plus que 45% du pétrole algérien", a-t-il dit. Autre "aberration" introduite par la nouvelle loi, "en matière fiscale, on passe d’un système transparent à un système opaque", déclare M. Khelif. "On passe d’une imposition selon le chiffre d’affaires à un impôt selon la rentabilité".

De nombreux autres choix suscitent la colère de M. Khelif, comme "la mise en compétition de Sonatrach avec les autres compagnies, au moment où on la prive de ses atouts". Pour lui, c’est une "aberration absolue" de demander à Sonatrach d’aller à l’international au moment où elle perd ses cadres et son autonomie. Il déplore aussi "le décalage technologique entre Sonatrach et les autres compagnies". Rappelant que "grâce à technologie, la Mer du nord a retrouvé des coûts de production proche de ceux de l’OPEP", il critique vivement l’absence de vision qui a débouché sur le départ passif de techniciens algériens vers l’étranger, quand ils ont été maladroitement mis en concurrence avec des employés de compagnies étrangères beaucoup mieux payés. Sonatrach n’a pas envisagé que "l’arrivée en force de compagnies étrangères impose forcément une comparaison de salaires", alors que "le gisement de techniciens est devenu plus important que celui du pétrole".

Le secteur pétrolier "roule pour lui-même"

Sur un autre plan, Amor Khelif souligne les incohérences imposées par l’absence de fonctionnement institutionnel et de débat sur l’économie algérienne. Il s’en prend ainsi à Chakib Khelil qui soutenait que "notre rôle, c’est d’assurer l’approvisionnement de nos clients". "Non, ce n’est pas notre rôle", objecte M. Khelif, qui estime que l’entrée de Sonatrach dans la distribution de gaz en Europe est "un piège". Pour lui, Sonatrach "est tombée dans le piège". Il conteste aussi la formule selon laquelle "le Sahara algérien n’a pas dit son dernier mot". "Non, on ne peut pas baser l’avenir d’un pays sur la spéculation", ajoute-t-il, rappelant par ailleurs que les réserves algériennes d’hydrocarbures ne sont renouvelées qu’à hauteur de 30%, alors que la demande interne explose. Pour le gaz, elle devrait atteindre 55 milliards de m3 en 2017, alors que "les exportations de gaz ont baissé pour des raisons purement techniques". Pour lui, l’Algérie a atteint son peak oil en 2007-2008. Autre avatar imposé par la prédominance des hydrocarbures dans l’économie algérienne, ce secteur "fonctionne comme s’il roule pour lui-même". L’Algérie prévoit ainsi "80 milliards de dollars d’investissements dans le secteur pétrolier entre 2012 à 2015, contre 30 milliards dans l’industrie et l’agriculture". Ceci risque de provoquer "un décrochage entre le secteur des hydrocarbures et le reste de l’économie".

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